MONGUIDE DU LIBAN
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PARTOUT
Tripoli
par Carine MANSOUR
Tripoli par Laika slips the lead - Mon Liban
Tripoli, du grec tripolis ou trois cités, a été fondée à l’époque assyrienne (-539), lorsque Saida, Sour et l’île d’Arwad (en Syrie aujourd’hui) avaient établi trois quartiers marchands juxtaposés sur la côte. Ceux-ci formeront plus tard la ville de Tripoli.
Située à 85 km au nord de Beyrouth, Tripoli (600.000 habitants) est la deuxième ville du Liban. Et pourtant, pour le visiteur qui y arrive en provenance de la capitale, à bien des niveaux, elle en est l’antithèse. Traditionnelle, conservatrice, populeuse, son atmosphère a plus à voir avec Damas ou Le Caire. L’habit y est discret et le geste réservé.
De toutes les influences que Tripoli a connues, c’est la période Mamelouke (XIV et XVe siècles) qui a le plus laissé son empreinte sur la ville. On en retrouve le témoignage dans une foule d’édifices : madrasas, mausolées, minarets, hôpitaux.
L’Art mamelouke se caractérise par des assises de couleurs alternées et des placages de pierre et marbre polychromes ainsi que bandeaux épigraphiques qui courent le long de la façade. Les portails et le sol sont décorés d’un labyrinthe de calligraphies et d’arabesques, comme pour la mosquée Taynal, ou la mosquée Al Muallak (suspendue) assise sur un arc qui enjambe la rue.
A ne pas rater non plus, la Grande Mosquée, dont le minaret était un clocher d’une église croisée. Autre joyau de l’architecture mamelouke, la Masdrasa Al Qartawiya avec ses superbes plafonds incrustés. Hammam Al Jadid (le nouveau hammam) est un des plus beaux de l’époque, et aussi le plus grand. Hammam el Abed, encore en usage, avec ses dômes troués qui laissent filter une lumière multicolore et sa fontaine centrale, plonge invariablement le visiteur dans l’univers des 1001 nuits.
Tripoli a conservé ses souks. Ce sont d’ailleurs les plus célèbres du Liban, non seulement pour leur architecture magnifique d’arcs en ogive partiellement couverts, mais surtout pour les mafrouké, knéfé, znoud el sitt, jazarié, atayef, ou les célébrissimes bakalawas, ces pâtisseries auxquelles il est si difficile de résister.
Flânez à loisir dans ces allées marchandes, notamment à Souk Haraj, le seul souk couvert de la ville, ou Souk el Attarine (des parfumeurs) et dans ses khans (caravansérails), comme le Khan Alkhiyyatine (des tailleurs) ou Khan AlMasriyyine (des Egyptiens).
Sur la colline, perchée à 130 m, la Citadelle Saint-Gilles (XIe siècle) a été plusieurs fois brûlée, démolie, puis reconstruite. La dernière restauration date du XIXe siècle. Ce fort offre des vues panoramiques splendides de la ville.